Retrouvez-ci dessous l’article de France 3 Région Bourgogne Franche-Comté au sujet du « Lait de pays franc-comtois », le produit des vaches montbéliardes vendu en brique en supermarché. Source : suivre ce lien.
« Lait de pays franc-comtois », le produit des vaches montbéliardes vendu en brique en supermarché
L’entreprise Agrodoubs, spécialisée dans la vente aux professionnels de préparation à base d’oeufs, lance une ligne de production de lait local UHT. Produit de vaches montbéliardes qui pâturent en Haute-Saône, le « lait de pays franc-comtois » se veut une alternative locale et plus justement rémunératrice pour les éleveurs régionaux. C’est la première fois que du lait comtois est vendu en tant que tel sous son nom.
Georges Bourgon, co-dirigeant de la société Agrodoubs à Flagey (Doubs) commence toujours l’histoire de sa nouvelle brique de la même façon : « Pendant le confinement, un client m’a appelé et m’a dit » : « Georges, il y a des éleveurs qui jettent leur lait parce qu’ils n’arrivent pas à le vendre correctement. Il faut faire quelque chose ! »
A l’occasion d’un colloque organisé par la Région Bourgogne-Franche-Comté pour échanger avec les producteurs, leurs syndicats, les distributeurs et les industriels, le projet est finalisé. L’entreprise Agrodoubs, seule détentrice d’une chaîne de conditionnement en brique à 300 kilomètres à la ronde, se chargera de la production. Elle fabrique déjà des denrées à base d’œufs et de lait (préparations pour gâteaux, panacottas…) et maîtrise la pasteurisation (chauffage à 70 degrés). Mais pour produire des briques de lait à date limite de consommation à quatre mois (les plus vendues), il faut pratiquer la stérilisation UHT = à ultra haute température (140 degrés) et donc investir. Par ailleurs, l’entreprise a dû changer de chaudière, de « groupe froid » et créer une nouvelle station d’épuration. Celle partagée avec la fromagerie et la commune ne pouvant plus suffire. Montant total des travaux : 3 millions d’euros. La Région Bourgogne-Franche-Comté y a contribué à hauteur de 793.000 euros à travers le PAIR, plan d’accélération de l’investissement régional.
Un produit local et juste
« Ce qui m’a surtout motivé, c’est de produire localement un lait de vaches bien élevées, explique Georges Bougon. Elles pâturent 180 jours pas an. Le lait des montbéliardes est naturellement riche en protéines, c’est donc un très bon produit de consommation courante. Et à terme c’est toute la filière qui est gagnante. »
Ce lait en l’occurrence est produit par moins d’une dizaine d’éleveurs aux alentours de Charcenne, en Haute-Saône. Une zone hors comté, où donc les producteurs vendent d’ordinaire en conventionnel à un prix bas à des entreprises de l’agroalimentaire. L’achat par Agrodoubs leur est garanti aujourd’hui à 42.8 centimes le litre. A titre de comparaison, le modèle du genre dans le commerce français voulant rémunérer au juste prix les producteurs, la marque vendéenne « C’est qui le patron ? », achetait récemment, d’après Georges Bourgon, le litre à 39 centimes.
Le « lait de pays franc-comtois » est commercialisé depuis une semaine dans les supermarchés Système U, Atac et bi1, où il a été placé en tête de gondole et plutôt bien reçu par les consommateurs. Il devrait faire son entrée rapidement sur les étals d’Intermarché et Leclerc. Le but étant de rester dans le périmètre comtois, voire au plus loin dans les départements limitrophes. Agrodoubs produira dans un premier temps 30.000 litres par semaine, de quoi fournir une centaine de magasins en Franche-Comté.